Advisory Board : une forme de gouvernance qui ne ressemble ni à un CA, ni à un comité de direction

Dans beaucoup de PME, les mots gouvernanceconseil d’administration ou AG évoquent immédiatement les mêmes images : des réunions formelles, un peu de juridique, quelques tensions d’intérêts et un dirigeant qui doit “rendre des comptes”.
L’advisory board, lui, appartient à une autre famille : celle des dispositifs de soutien stratégique légers, indépendants et taillés pour la réalité opérationnelle des PME.

1. Advisory Board vs Conseil d’Administration : l’un contrôle, l’autre éclaire

Un CA a un rôle légal, défini par le Code des sociétés. Il surveillevalideautorise, et protège l’entreprise… parfois contre son propre dirigeant. C’est l’organe du pouvoir, du contrôle et de la conformité.

L’advisory board, lui, ne décide rien.
Aucun vote, aucune responsabilité juridique, aucun enjeu de gouvernance “dure”.
Son rôle est d’éclairer le dirigeant, pas de l’encadrer.
Le patron reste maître à bord, mais accompagné de personnes capables de voir ce qu’il ne voit pas.

2. Advisory Board vs Comité de Direction : l’un questionne, l’autre exécute

Le CD, c’est l’exécutif : managers internes, objectifs trimestriels, reporting, budgets, arbitrages opérationnels.
C’est là que la stratégie se transforme en actions.

L’advisory board intervient en amont.
Il challengepose les questions difficiles, teste les hypothèses et évite les erreurs structurelles.
Il n’a aucun intérêt interne à protéger — ce qui permet un niveau de franchise que l’on voit rarement dans les comités de direction.

3. Advisory Board vs Assemblée Générale : l’un représente les actionnaires, l’autre représente l’expérience

L’AG incarne la voix des propriétaires : elle approuve les comptes, modifie les statuts, nomme les administrateurs.
C’est une instance formelle, indispensable, mais pas un lieu de débat stratégique profond.

L’advisory board, lui, rassemble des profils d’expérience, sélectionnés par le dirigeant pour répondre aux défis du moment : internationalisation, digitalisation, repositionnement de marque, transition générationnelle, structuration RH, préparation d’une levée de fonds…

Ce n’est pas la voix de l’actionnaire :
c’est la voix du pair, du mentor, du spécialiste.

4. Une logique radicalement différente

Toutes les instances traditionnelles ont un point commun : elles sont liées à la structure juridique de l’entreprise et à ses responsabilités.

L’advisory board, au contraire, est une instance de confiance, volontaire, évolutive et centrée sur la qualité des décisions.
Son indépendance, sa liberté de ton et sa souplesse en font un outil particulièrement adapté aux réalités des PME : croissance rapide, complexité croissante, manque de temps, isolement du dirigeant.


 

En bref : le CA contrôle, le CD exécute, l’AG approuve.
L’advisory board… accompagne.

Il n’est pas un concurrent des instances classiques, mais un complément moderne pour des dirigeants qui veulent décider mieux, plus vite, et avec plus de recul.